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Le sevrage : différents degrés d’intensité.

1. La «gueule de bois»

  • Familière à tous ceux qui ont déjà « trop » bu, y compris aux personnes qui boivent habituellement avec modération. Dans ce dernier cas, il s’agit d’une séquelle d’une légère intoxication (comme un empoisonnement) par l’alcool. Chez les buveurs excessifs, la gueule de bois peut aussi être un phénomène de sevrage partiel, provoqué par une forte baisse de la quantité d'alcool dans l'organisme pendant le sommeil.
  • Chez les personnes qui boivent modérément il s'agit de l'effet d'une intoxication légère par l'alcool. Chez les buveurs excessifs, la gueule de bois peut aussi être un syndrome partiel de sevrage, causé par une forte baisse de la quantité d'alcool dans le corps pendant le sommeil. 
  • Certains buveurs excessifs compensent ces symptômes de sevrage en commençant à boire dès le matin.
  • La gravité de la gueule de bois dépend de la quantité d'alcool absorbée, du type de boisson (certaines boissons provoquent plus rapidement une gueule de bois à cause des substances qu'elles contiennent), de la sensibilité individuelle et de la condition physique et mentale de la personne concernée.
  • Symptômes : sensation générale de malaise, fatigue, maux de tête, «bouche sèche», nausées, vomissements, vertiges, hypersensibilité aux stimulations, et parfois aussi: angoisses, mélancolie, culpabilité et remords («je ne boirai plus jamais»).

2. Les symptômes de sevrage modérés

  • Ils commencent à se manifester habituellement 24 heures après la réduction drastique ou l'arrêt d'une consommation excessive d'alcool de longue durée.
  • Le symptôme principal est la «trémulation» (tremblements), en particulier des mains, mais aussi parfois de la tête et de la langue. Il peut varier de légères secousses à des tremblements intenses. 
  • Les symptômes sont analogues à ceux d'une gueule de bois, mais beaucoup plus prononcés.
  • Symptômes supplémentaires : transpiration importante, accélération du pouls, parfois hyperventilation et hypertension. La personne peut également présenter une forte agitation, de l'irritabilité, avoir des troubles du sommeil, des cauchemars, des angoisses et présenter une humeur dépressive.
  • On observe souvent un «état de manque» important. C'est-à-dire, une pulsion irrépressible et dévorante de consommation d'alcool: le craving.
  • Une confusion passagère peut également survenir. La personne peut présenter des troubles de la perception au cours desquels, par exemple, elle «voit des insectes». Ces symptômes ne durent généralement pas très longtemps et la personne est en général parfaitement consciente du fait que ce qu'elle voit ou entend n'est pas la réalité.
  • Ces symptômes en eux-mêmes ne sont pas dangereux et disparaissent généralement après 7 à 10 jours d'abstinence. Après 24 heures, les symptômes de sevrage sont à leur paroxysme, après trois jours le pire est passé. Cependant, les sentiments de tristesse et l’insomnie peuvent durer plusieurs semaines.
  • Lorsque vous souffrez de ce type de symptômes, nous vous invitons à  contacter votre médecin traitant ou à vous rendre aux urgences d'un hôpital. Si vous désirez apporter des changements à votre manière de consommer et que vous éprouvez certains symptômes de sevrage, un suivi médical vous aidera à amorcer ces changements avec plus de sécurité et ce sera plus confortable pour vous.


3. Le syndrome de sevrage alcoolique 

3.1 Le pré-délirium

  • Tous les symptômes décrits précédemment peuvent se produire, mais sous une forme plus grave.
  • Les trémulations sont beaucoup plus intenses et rendent difficiles l'élocution et la station debout.
  • De vraies hallucinations se produisent, au cours desquelles la personne n'est plus capable de faire la distinction entre l'illusion et la réalité. Ces hallucinations peuvent être un signe précurseur d'un délirium tremens.
  • De fortes fluctuations peuvent se produire au cours d'une même journée. En général, on observe une détérioration de la situation à la nuit tombante, avec une peur intense et une anxiété, et parfois des délires de persécution et des hallucinations lors desquelles la personne voit des insectes.

3.2 Les crises d'épilepsie consécutives à un sevrage alcoolique

  • Elles sont du type «grand mal», c-à-d. qu'il y a une perte de conscience et une contraction générale du corps, avec des secousses musculaires violentes.
  • Le risque de crises d'épilepsie est plus élevé si : la personne 1) a consommé, en plus de l'alcool, des sédatifs (benzodiazépines, barbituriques, etc.), 2) a déjà souffert d'épilepsie, 3) a subi précédemment un traumatisme crânien (par ex. à la suite d'un accident de voiture ou d'une bagarre).
  • Les crises du sevrage alcoolique se produisent habituellement au cours des 10 à 36 premières heures suivant l'arrêt de la consommation d'alcool. Parfois, elles surviennent encore plus tard, mais il s'agit alors généralement d'un syndrome de sevrage dû à la combinaison d'alcool et de sédatifs.

3.3 Le délire alcoolique

  • Peut survenir après 48 à 72 heures de sevrage alcoolique.
  • Dans ce cas, il se produit des hallucinations très vives et persistantes, des hallucinations auditives, mais parfois aussi visuelles. La personne concernée «entend» en général d'autres personnes parler d'elle et se sent menacée ou suivie.

4. Delirium tremens

  • C'est le syndrome de sevrage alcoolique le plus grave, qui peut persister plusieurs jours. Grâce aux méthodes de traitement actuelles, une issue fatale est plus rare mais elle reste possible (surtout dans un état de grande faiblesse physique). Une aide médicale est donc indispensable.
  • Il s'agit d'un état de conscience diminuée, une désorientation dans le temps et l'espace, et des épisodes d'hyperactivité (avec parfois des activités imaginaires compulsives).
  • Des hallucinations très vives peuvent se produire. En plus de «voir des insectes», vous avez parfois l'impression que des images sont projetées sur les murs, comme dans un film.
  • Apparaissent également de violentes trémulations (parfois sur tout le corps), une sudation abondante, des troubles du sommeil persistants et de fortes angoisses.
  • Et enfin, de la fièvre, des palpitations et des symptômes de déshydratation.

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